Dante Alighieri (Durante degli Alighieri), poète, homme politique et écrivain florentin né dans la deuxième quinzaine de mai 1265 à Florence, mort le 14 septembre 1321 à Ravenne.
Dante est le premier grand poète de langue italienne et son livre La Divine Comédie est considéré comme l'un des grands chefs-d’œuvre de la littérature universelle.
Sa famille était une grande famille florentine dont le vrai nom est Alaghieri, favorable au parti Guelfe. Son père, Alighiero di Bellincione, était un Guelfe blanc, mais il ne souffrit pas de la vengeance des Gibelins, après leur victoire à la bataille de Montaperri, et ce salut donna un certain prestige à la famille. La mère de Dante était Bella degli Abati ; Bella est un diminutif de Gabriella, mais signifie aussi « belle physiquement ». Elle mourut alors que Dante avait 13 ans, en 1278 (son père 5 ans plus tard en 1282). Alighiero se mit peu de temps après avec Lapa di Chiarissimo Cialuffi (il n’est pas certain qu’ils se soient mariés), eut avec elle deux enfants, le frère de Dante, Francesco, et sa sœur, Tana (Gaetana).
Quand Dante eut 12 ans, en 1277, son mariage fut négocié avec Gemma fille de Messer Manetto Donati qu’il épousa ensuite. Les mariages négociés à des âges aussi précoces étaient alors fréquents et constituaient une cérémonie importante, qui exigeait des actes officiels signés devant notaire.
Béatrice et la Vita Nuova
C'est dans la Vita Nuova qu'il décrit sa rencontre avec Béatrice, tout d'abord à neuf ans nous dit-il, puis neuf années après (il expliquera plus tard le sens du symbolisme du neuf, chiffre de Béatrice). Jusqu'au début du XXe siècle, les critiques écrivirent de nombreuses pages sur la question de l'existence de Béatrice, les uns penchant pour une dame réellement aimée, les autres pour une figure allégorique (certains considèrent encore aujourd'hui que dans la Divine Comédie Virgile représente la raison naturelle, et Béatrice la théologie). Un rêve fait par Dante, et qui accompagne le premier poème inséré dans le livre, nous éclaire : Dante voit apparaître le dieu Amour dans une nuée de feu, portant Béatrice nue dans un drap couleur de sang. Amour tient dans sa main le cœur enflammé de Dante et le donne à manger à Béatrice, puis s'élève vers le ciel avec elle. Ce rêve montre la richesse et la puissance évocatrice du poète dans la Vita Nuova, œuvre difficile à interpréter : la tradition mystique (la nuée de feu par exemple) croise la tradition courtoise (l'histoire du cœur mangé), les appels aux "fidèles d'amour" et les rassemblements de dames invitent à des lectures ésotériques, tandis que les visions et les rêves énigmatiques placent l'œuvre dans une dimension à la fois eschatologique (la mort de Béatrice comme horizon) et mystérieuse. En effet, si Béatrice a été souvent comparée à une sainte (par référence à l'hagiographie franciscaine notamment), et si une des meilleures façons de s'approcher de cette figure de femme souveraine est d'étudier les analogies marquées avec le Christ, la Vita Nuova, bien au-delà de la simple description des vertus ou la narration des miracles qui ponctuent la vie des saintes, semble envelopper les mystères de Béatrice. La dimension rituelle présente surtout dans la première partie du livre prend ici certainement tout son sens. Il est difficile de savoir si Dante envisageait veritablement un culte de Béatrice qui orienterait ainsi toute son œuvre, mais il est certain que sa conception de la cité est tributaire de la vie et de la mort de Béatrice : en effet, après la mort de la "gentilissima" (la très noble, la très courtoise), Florence est veuve et Béatrice devient un nom commun (Florence a perdu sa béatrice écrit le poète).
Dante eut de nombreux enfants avec Gemma, il est probable que Jacopo, Pietro et Antonia furent ses seuls enfants légitimes. Antonia entra dans les ordres sous le nom de Sœur Béatrice. Un autre homme, Giovanni, se réclama de sa filiation et l’accompagna en exil, mais aucune preuve n’existe que ses prétentions soient justifiées.